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La poésie est un art subtil qui m'attire peu jusqu'à présent, comme auteur ou lecteur.
Si elle parle à beaucoup, je la trouve souvent quelconque à la lecture (je n'ai pas dit qu'elle l'était !), mais parfois magnifique, portée en musique. Allez comprendre ?

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Mes deux préférées :

"Les Passantes" d'Antoine Pol, poésie mise en musique et chantée par Georges Brassens :
https://www.youtube.com/watch?v=WJ9ahN4mPHw

"Bijoux" de Charles-Pierre Baudelaire, poésie mise en musique par Léo Ferré et chantée magnifiquement par Yves Montand :
https://www.youtube.com/watch?v=FIl-wKvBpfs

 

Deux recueils m'ont pourtant séduit par les couleurs, la musicalité magnifique et souvent la joie de vivre qu'ils transportent. Voici des extraits de l'un d'eux : http://kevine-baraka.wix.com/kevine-baraka#!extraits-les-m-lodies-de-ma-plume/b1qrr

 

Personnellement, j'en ai rédigé deux seulement. Très vite écrites et donc assez quelconques.
"Mon village" fut écrit pour être intégré (anonymement) dans un bulletin municipal de mon village ou j'étais conseiller municipal. Proposé à un responsable de France Alseihmer dernièrement, il est paru dans la revue de cette association en mars 2016.
Quant à "L'écureuil, le noisetier, le vent et moi", je l'écrivis (un peu en mode La Fontaine) en observant ces petites bêtes piller mes arbres, alors que devais sortir pour tondre mon terrain. On a les inspirations qu'on peut, désolé... :-) Il a également fait l'objet d'une publication dans la même revue que pour "Mon village". Merci à Roger !

 

Mon village

 

De tous temps et partout, les deux sont différents :

Une ville se dresse, un village s’étend.

Elle se veut si fière, il n’aime que le vent.

Le mariage n’est pas, entre ces deux espèces,

Une aventure possible. C’est preuve de sagesse…

 

Mon village est si beau, pour qui sait regarder !

Quelle que soit la saison, il saura vous charmer ;

Ses deux rivières y chantent, gazouillent en passant gués

Ou grondent en hiver, en inondant les prés.

 

Tant d’animaux y vivent, libres ou domestiques,

Tout l’été, alanguis, bercés par la musique,

Lancinante des grillons, énervante des bourdons,

Au rythme du soleil, aux couleurs de saison.

 

Il y a des montagnes, il y a des vallées,

Des chemins les parcourent, bordés par le bleuet,

Fleur de tous les poètes, amour du coquelicot.

Vu d’en bas ou d’en haut, mon village est si beau !

 

Il est à moi sans l’être, il est à tous ces gens

Blottis dans ses “deux” bourgs ou semés par le vent.

Il m’a vu tout petit, enfant au cœur léger,

Il me verra partir, sur la pointe des pieds.

Et même si d’aucuns disent qu’il vaut “cinq-six fois rien”,(1)

Excusez-moi du peu, ce village est le mien !

 

Pierre Develay

(1) Le nom réel de mon village était "Saint Symphorien" souvent moqué par "cinq-six fois rien".

L’écureuil, le noisetier, le vent et moi

 

Cet écureuil passait, passait, et repassait,

Quasiment sous mon nez, sans cesse il s’affichait.

Noisettes entre les lèvres, voleur incontinent,

Il semblait ajouter : « regarde mes belles dents ! »

Pas besoin de casse-noix ou d’autres artifices,

Pour te dévaliser en assumant mon vice ! »

 

Vas donc, petite bête, et vole-moi sans crainte !

Contre toi tu le sais, je ne porterai plainte.

Comme un gamin gâté, tu aimes me narguer

Du haut de ta splendeur et tes jeunes années.

Ton art de la voltige et ta beauté fatale

Sont tes meilleurs atouts pour éviter mes râles…

 

Mais le vent, mon ami, était moins attendri.

Il appela la bête en termes bien sentis.

« Te rends-tu compte, voleur, de ce que tu fais là ? 

Tu pilles ce noisetier. Montre-moi donc tes droits ?

L’aurais-tu acheté, planté et bichonné,

Pour te permettre ainsi d’en être le fermier ? »

 

« Je suis partout chez moi, répondit beau Rouquin.

Je n’ai aucun besoin de passe ni de droits.

Et après les noisettes, j’attaquerai les noix !

Laisser ces fruits sur arbres n’est vraiment pas malin ! »

 

« Parlons-en des malins, insista le Zéphyr.

Tu n’as de souvenirs, dans le meilleur des cas,

Que la moitié des lieux où tu caches tes noix !

Ne sais-tu partager, plutôt que de médire ? »

 

« La nature ne m’a, c’est là une évidence

Pas donné qualité pour aller dans ce sens.

En échange de razzia, je n’ai rien à montrer

Sinon mon air mutin et ma queue panachée ! »

 

« Tes grâces, à l’évidence, t’ont rendu bien futile !

À part te montrer beau, te crois-tu si utile ?

Je m’en vais de ce pas appeler mon cousin.

Bourrasque, viens par là, souffler sur ce malin ! »

 

Entre deux belles rafales, Zéphyr me chuchota :

« Ne crois-tu pas, l’ami, qu’il faudrait aller tondre ? »

Même qu’il ajouta, en repartant là-bas :

« Tu verras, sous ton arbre, tout l’effet de ma fronde ! »

 

Pierre Develay

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